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Prix : 15 €
144 pages

ISBN 978-2-940666-27-0
Sortie : Mai 2021
Diffuseur Harmonia Mundi Livre

Nicolas Espitalier

Vertige coquelicot

« Il y a une gare en chacun de nous. Dans les hurlements du métal, la vibration sourde des bagages à roulettes, les coups de sifflet du chef de gare et le brouhaha de conversations dont on a tout oublié, ses quais grouillent encore de nos espoirs en partance. Le premier train pour la liberté à destination de la grande ville va partir, prenez garde à la fermeture des portes, éloignez-vous de la bordure du quai s’il vous plaît et n’oubliez pas de dire adieu à votre enfance, elle ne sera plus là quand vous reviendrez. »

« Il émane de ce livre un parfum d’enfance, d’élégance,
d’intelligence et de légèreté. »

Jean-Paul Dubois, Prix Goncourt 2019.

L’auteur

Nicolas Espitalier

Nicolas Espitalier réunit dans ce recueil soixante-dix récits romanesques inspirés, parus à l’origine sous forme d’éditoriaux dans le Mag, l’hebdomadaire du journal Sud Ouest, entre 2018 et 2021. De cet exercice de style joyeux, il a créé un objet littéraire plein d’esprit et d’humour.

Chronique de notre époque à contre temps, l’auteur considère que ce qui est important n’est pas à chercher dans l’écume de l’actualité, mais plutôt dans le vol des martinets, le mal de dos, les parkings souterrains ou les paires de cerises dont on fait des boucles d’oreille. Il y a du ludique, du cultivé, de l’émouvant, du drôle dans ces chroniques brossées avec esprit, invention et raffinement. Tout au long de ces textes courts et enlevés, Nicolas Espitalier pose un regard tendre au charme provincial sur un temps qui va trop vite, quelque part entre Philippe Delerm, Alexandre Vialatte et Bobby Lapointe.

Né à Bergerac en 1977, Nicolas Espitalier est journaliste au quotidien Sud Ouest depuis 2001. En 2010, il a publié un roman, Salamanque, récompensé par le Prix Augieras.

Extrait(s) du livre

Vertige Coquelicot

« L’amour, quand il surgit, c’est généralement par surprise sur le Pont-Neuf, et quand il s’en va, c’est en lents tourbillons sous le pont Mirabeau. La mélancolie, c’est sur les quais de Seine, le désir sous les tours de Notre-Dame, la tristesse à Orly. Et la joie, et la colère, et tout ce que vous voulez, aux Champs-Élysées. Pour ce qui est du troublant vertige des sourires énigmatiques, qui est très recherché, c’est plutôt au Louvre, aile Denon, 1er étage, salle 711, derrière un groupe de touristes japonais. Même le sens de la vie, vous pourrez le trouver à la capitale, si vous cherchez par là.
Mais, si l’on raconte un coup de foudre sur le vieux pont de Cognac, une séparation sur le pont de Péré à Saint-Sever, une flèche reçue en plein coeur au bord de la Midouze, de la Seugne ou du Céou, des adieux sur le quai de la gare de Monsempron-Libos, cela nous apparaît vite « régionaliste », un peu ringard, en tout cas trop particulier pour être universel. Contingent : si c’est possible ici, est-ce que ça peut l’être ailleurs ? »